Fiche Métier Comptable / Contrôleur de Gestion en Tunisie

Comptable / Contrôleur de Gestion

Le Comptable et le Contrôleur de Gestion sont les garants de la santé financière de l’entreprise. Si leurs missions sont distinctes, ils travaillent en étroite collaboration pour assurer la fiabilité des Informationss financières et aider la direction à prendre les bonnes décisions. Le **Comptable** est tourné vers le passé : il enregistre, classe et vérifie toutes les opérations financières pour produire les états financiers légaux (bilan, compte de résultat). Le **Contrôleur de Gestion**, quant à lui, est tourné vers l’avenir : il analyse ces données, élabore des budgets, mesure la performance et propose des actions correctives pour atteindre les objectifs de l’entreprise. Dans un environnement économique complexe, ces deux métiers sont absolument fondamentaux pour la survie et la croissance de toute organisation en Tunisie, de la plus petite PME au plus grand groupe international.

1. Tâches et responsabilités : que font-ils au quotidien ?

Le Comptable :

  • Tenue de la comptabilité : Il enregistre quotidiennement les flux financiers (achats, ventes, salaires, investissements) dans les journaux comptables.
  • Gestion de la trésorerie : Il suit les encaissements et les décaissements, gère les relations avec les banques et s’assure que l’entreprise dispose des liquidités nécessaires.
  • Déclarations fiscales et sociales : Il calcule et effectue les déclarations de TVA, d’impôts sur les sociétés, et les cotisations sociales (CNSS) dans le respect des délais légaux.
  • Établissement des comptes annuels : En fin d’exercice, il réalise les travaux d’inventaire et prépare le bilan, le compte de résultat et les annexes, qui donnent une image fidèle du patrimoine et de la performance de l’entreprise.
  • Relation avec les tiers : Il est en contact avec les fournisseurs (pour le paiement des factures), les clients (pour le suivi des règlements) et l’administration fiscale.

Le Contrôleur de Gestion :

  • Élaboration des budgets : En collaboration avec les différents services, il coordonne la préparation des budgets prévisionnels (ventes, production, dépenses).
  • Mise en place d’outils de pilotage : Il conçoit et met à jour des tableaux de bord (dashboards) avec des indicateurs de performance (KPIs) pour suivre l’activité en temps réel.
  • Analyse des écarts : Périodiquement (chaque mois, chaque trimestre), il compare les résultats réels avec les prévisions budgétaires, analyse les écarts et en explique les causes.
  • Calcul des coûts : Il met en place une comptabilité analytique pour calculer les coûts de revient des produits ou services, analyser la rentabilité par activité et aider à la fixation des prix de vente.
  • Recommandations stratégiques : Sur la base de ses analyses, il alerte la direction sur les risques et les opportunités et propose des plans d’action pour améliorer la performance de l’entreprise.

2. Quel parcours et quelles études pour accéder à ces métiers en Tunisie ?

L’accès à ces métiers requiert une formation solide en comptabilité, finance et gestion.

  • Pour le métier de Comptable :
    • Niveau Bac+3 : Une Licence en Comptabilité ou en Gestion Comptable obtenue dans une faculté (FSEG) ou une école de commerce (IHEC, ISG) est le diplôme de base.
    • Niveau Bac+5 : Un Master en Comptabilité, Contrôle, Audit (CCA) est très apprécié et ouvre la voie à des postes à plus grandes responsabilités et à l’expertise comptable.
    • Les diplômes des ISET (Instituts Supérieurs des Études Technologiques) en gestion comptable sont également une bonne porte d’entrée.
  • Pour le métier de Contrôleur de Gestion :
    • Niveau Bac+5 : Un Master en Contrôle de Gestion, Audit ou en Finance d’Entreprise est généralement requis. Les diplômés des grandes écoles de commerce tunisiennes sont particulièrement recherchés pour ce type de poste.
    • Un Diplôme d’Ingénieur complété par un Master en finance ou en gestion peut également être un profil très intéressant pour le contrôle de gestion industriel.
  • L’Expertise Comptable : Pour devenir Expert-Comptable, le parcours est plus long et exigeant. Après un Master CCA, il faut réussir un concours national pour accéder à un stage professionnel de trois ans, au terme duquel un examen final permet d’obtenir le diplôme d’expert-comptable.

3. Quel salaire espérer ?

La rémunération varie en fonction du niveau de diplôme, de l’expérience, de la taille de l’entreprise et du secteur d’activité.

  • Comptable Junior (0-2 ans) : Le salaire mensuel brut débute entre 1 000 et 1 600 TND.
  • Comptable Confirmé / Chef Comptable (3-5 ans et plus) : Le salaire peut évoluer de 1 600 à 3 000 TND, voire plus pour un directeur financier.
  • Contrôleur de Gestion Junior (0-2 ans) : Le salaire de départ est souvent légèrement supérieur à celui d’un comptable, entre 1 400 et 2 000 TND.
  • Contrôleur de Gestion Confirmé / Senior (+3 ans) : La rémunération peut atteindre 2 500 à 4 500 TND et plus pour un responsable du contrôle de gestion dans un grand groupe.

4. Avantages et limites des métiers

Avantages :

  • Stabilité de l’emploi : Toutes les entreprises ont besoin de comptables et de contrôleurs de gestion. C’est un métier peu exposé au chômage.
  • Au cœur de la stratégie : Ces fonctions offrent une vision globale de l’entreprise et de son fonctionnement.
  • Rôle de conseil : Le contrôleur de gestion, en particulier, est un véritable “business partner” pour la direction.
  • Perspectives d’évolution claires : Il est possible d’évoluer vers des postes de Directeur Administratif et Financier (DAF).

Limites et inconvénients :

  • Travail parfois répétitif (pour la comptabilité) : La saisie des écritures peut être une tâche routinière.
  • Pression et stress : Le respect des délais légaux (clôtures, déclarations) génère des pics d’activité intenses.
  • Rigueur extrême exigée : Le droit à l’erreur est très limité, car une erreur comptable peut avoir des conséquences financières importantes.

5. Quelles compétences sont nécessaires ?

Compétences techniques (Hard Skills) :

  • Maîtrise des normes comptables et fiscales tunisiennes : Indispensable.
  • Maîtrise des logiciels comptables et des ERP : Sage, SAP, Oracle, etc.
  • Excellente maîtrise d’Excel : C’est l’outil de base du contrôleur de gestion pour ses analyses et ses reportings.
  • Connaissances en finance d’entreprise : Analyse financière, calcul de rentabilité, etc.
  • Pour le contrôleur de gestion : Maîtrise des techniques de budgétisation et de calcul des coûts.

Compétences personnelles (Soft Skills) :

  • Rigueur et précision : C’est la qualité numéro un.
  • Esprit d’analyse et de synthèse : Pour interpréter les chiffres et en tirer des conclusions pertinentes.
  • Intégrité et honnêteté : Ces métiers manipulent des données confidentielles.
  • Bon relationnel et sens de la communication : Pour dialoguer avec les autres services et présenter ses analyses à la direction.

6. À quoi s’attendre et quel avenir pour ces métiers ?

Les métiers de la comptabilité et du contrôle de gestion sont en pleine mutation avec la digitalisation. L’automatisation de la saisie comptable et l’arrivée de l’intelligence artificielle vont réduire la part des tâches répétitives et renforcer le rôle d’analyse et de conseil.

  • Évolution pour un comptable : Chef comptable, Responsable comptable, puis Directeur Administratif et Financier (DAF).
  • Évolution pour un contrôleur de gestion : Contrôleur de gestion senior, Responsable du contrôle de gestion, Directeur financier.

L’avenir de ces métiers s’oriente vers plus d’analyse de données (Data Analysis), de pilotage de la performance extra-financière (RSE – Responsabilité Sociétale des Entreprises) et de conseil stratégique. Le contrôleur de gestion de demain sera un expert de la data au service de la stratégie de l’entreprise.

7. Exemples de sociétés qui recrutent en Tunisie

La demande est universelle et concerne absolument tous les secteurs.

  • Les cabinets d’expertise comptable et d’audit : C’est la voie royale pour débuter et apprendre le métier. Les “Big Four” (PwC, EY, Deloitte, KPMG) sont de grands recruteurs, ainsi que de nombreux cabinets tunisiens de toutes tailles.
  • Les entreprises industrielles et commerciales : Tous les grands groupes (Poulina, Délice, etc.) et les PME structurées ont des services comptables et de contrôle de gestion.
  • Le secteur bancaire et financier : Les banques et les compagnies d’assurance sont de gros employeurs de ces profils.
  • Les entreprises de services : Y compris les entreprises du secteur numérique qui ont besoin de structurer leur fonction financière.
  • Les plateformes d’emploi : Des sites comme KeejobTanitjobs ou Indeed publient en permanence des dizaines d’offres pour des postes de comptables et de contrôleurs de gestion sur tout le territoire tunisien.